Ivre de livres
Alain Nadaud
1989
"Un livre, ça n'a l'air de rien, et c'est en effet peu de chose. Ca tient dans la main, on en fait ce qu'on veut, cela ne s'oppose ni ne résiste. On peut même le lancer au loin, par-dessus le mur, ou prendre le parti de le glisser dans sa poche, en attendant. Et pourtant, tout bien considéré, il n'est en aucune façon réductible à cet objet inerte qu'il donne l'impression d'être. Avec lui, on fera donc un bout de chemin, comme on accompagne un ami au caractère un peu fantasque, avec lequel on peut s'attendre à tout…"
Balland, 1989
Essai, 96 p.
Articles de presse
"En bibliomaniaque, en écrivain (de talent), en amateur qui aurait le vertige des bibliothèques, Alain Nadaud fait le tour du livre. (…) Il marche au pas, prudent comme un ethnographe qui irait décrire une peuplade qu'il connaît bien mais dont les réactions sont imprévisibles. Voilà un livre pour aimer tous les autres livres."
Manuel Carcassonne, Le Figaro
"Ah, que j'aime ce texte, il m'est proche, presque familier, je ressens le même amour fou sinon croissant pour l'imprimé, malgré la quantité de livres que je reçois. J'ai trouvé toute cette ferveur chez Nadaud, qui définit la lecture en tant que "plaisir immédiat". Si vous avez les mêmes penchants, ne manquez pas ce bréviaire d'amour des lettres."
Christine Arnoty, Le Parisien libéré
"Avec Ivre de livres, Alain Nadaud viole notre intimité en dévoilant la sienne. Passionné de livres, il effeuille sa marguerite séquence après séquence, et fait tant et si bien que ce joli texte nous renvoie comme un miroir l'image de notre propre bibliomanie. Si, d'un amateur à l'autre, il y a quelques variantes, notre rapport personnel à l'objet-livre, cette relation que nous voudrions rare et exquise, se révèle à l'analyse d'une grande universalité."
Agnès Vaquin, La Quinzaine littéraire
"On comprend qu'Alain Nadaud soit ivre de livres, que son appartement en soit bourré, qu'il voyage dans les caractères typographiques comme dans des terra incognita, qu'il contemple les vitrines et les tables des libraires comme un alchimiste la course des planètes. Le lieu de la rédemption est là, fragile dans la graphie d'une lettre, chaque page est une icône incessante et infinie."
Jean-Didier Wagneur, Libération
"Qu'Alain Nadaud se rassure, son Ivre de livres restera dans un coin de la bibliothèque pour le relire "au cas où". Un soir du "à quoi bon" lire, par exemple !"
André Rollin, Le Canard enchaîné
Architexture
Ce petit essai est au départ une commande d'André Balland, qui lançait une collection sur les choses ou les activités pour lesquelles on éprouve une passion particulière. De moi-même, j'ai choisi de faire un texte sur le livre en tant qu'objet, sur sa pérennité en dépit de sa fragilité, sur la façon qu'on a de le traiter ou de se comporter avec lui, de le ranger dans sa bibliothèque, etc. Cette apologie du livre était, par rapport à "L'Iconoclaste", une façon de faire pièce à l'image, d'en tenir à distance les pouvoirs et la fascination. Ces deux derniers ouvrages sont donc les deux extrêmes d'un même balancier - d'un côté, l'image, de l'autre, la lettre - et cela d'autant qu'ils ont été publiés dans le même mois.
Bibliographie
Les années mortes
(autobiographie)
Alain Nadaud
2004